Histoire

Altitude : 765 mètres. Superficie : 4668 hectares. Sénéchaussée de Riom.
Population : 1806 : 1443 habitants, 1851 : 2211 hab, 1975 : 665 hab, 1982 : 668 hab.
Origine du nom : le nom de Charensat, Charenciacum (1137), Charensac (1260), vient du patronyme gallo-romain Carentius.

Tout ce qui suit est extrait de « Histoire des communes du Puy-de-Dôme, Arrondissement de Riom » sous la direction d’A.G MANRY aux éditions HORVATH.

 

L’ancienneté du village est attestée par la découverte en 1954 à Chancelade d’une sépulture par incinération, dont le matériel a été décrit : un coffre composé de 5 tuiles à rebord, une cuve en poterie, une urne funéraire en verre; une monnaie de Domitien accompagnait les cendres ce qui nous renvoie à la fin du premier siècle de notre ère.

 

Les seigneurs

 

Lorsque Henri Pourrat parlant de la Combraille dit qu’elle est – entre autres – un pays de « chevaliers », peut-être pensait-il à l’exemple de Charensat, car sur l’étendue de la commune, grande il est vrai, il y a bien eu une douzaine de fiefs…
Gilbert de Charensat rend hommage vers 1260 à Alphonse de Poitiers pour sa maison de Charensat. Le fief passera ensuite aux Rochedragon jusqu’à Bidaud de Rochedragon, chevalier, échanson du duc de Berry en 1403.
Jean-Jacques de Senectaire est seigneur de la Brousse lorsqu’il épouse Anne du Bosclard vers 1642.Le fief de la Faye appartient à Géraud Autier, damoiseau, qui en rend hommage à l’évêque de Clermont en 1341. Bertrand Fabre, notaire à Rochedagoux, en est le propriétaire en 1398 : il a aussi Volapuis avec manoir qu’il donnera à bail en 1402 à Gérard Conchonat. Antoine de la Rocheaymond en 1645 le possède. Par remariage sa veuve le portera aux Chaslus, seigneurs de Prondines, jusqu’en 1737, date de la mort du dernier propriétaire, célibataire.Groslière (Grauleyra en 1318) est à Guillaume de Rochedagoux au moins entre 1294 et 1312. Il sera aux Saint-Nectaire (ou Senectaire) de 1435 à la fin du XVIIe siècle, pour être vendu à Jean de Sanguinière, contrôleur ordinaire de la maison de feue reine. Du château subsiste une porte du XVe siècle avec blason aux armes des Saint-Nectaire.Guillaume est seigneur des Lignières (Linières) au début du XIVe siècle. Un autre Guillaume sera tué à Poitiers en 1356. Le fief passera par mariage à Gaspard de Montagnac en 1608 et restera dans la famille jusqu’en 1825. Les Montagnac sont aussi seigneurs des Persats et y demeurent au XVIIIe siècle. Du château, il ne reste que quelques ruines.

Encore au XVIIIe siècle, Montaudot et Ravas sont, comme la Brousse, aux Saint-Nectaire.

Lauradoux voit son seigneur, Gilbert Sylvestre, convoqué au ban de 1587.

Le fief de Chez-Vialle appartient logiquement à Jean Vialle vers 1630. Un de ses petits-fils sera curé à Dontreix au début du XVIIIe siècle. Le dernier propriétaire est Breschard au début du XIXe siècle : il n’est ni seigneur, ni curé, il est simplement maçon…
Bon nombre de ces seigneurs rendaient hommage à l’évêque de Clermont (encore qu’en 1520 le village de Chancelade soit à la commanderie de Saint-Antoine de Nébouzat), lequel nommait à la cure avant 1789.

 

La paroisse

 

En 1157 l’évêque Guillaume de Mercoeur donna au chapitre cathédral de Clermont des cens sur l’église de ce lieu.La visite épiscopale du 29 septembre 1783 fait apparaître une situation matérielle de l’église assez inquiétante : la voûte du sanctuaire est « perdue en plusieurs endroits », une adjudication faite en décembre 1782 prévoit non seulement de grosses réparations, mais aussi des constructions visant à l’agrandissement de la nef. C’est que sur cette vaste paroisse, la population est nombreuse : il y a deux cimetières ce qui est rare à la campagne, mais leur mauvais état nécessite une nouvelle clôture, l’adjudication des travaux l’a prévue. A côté de l’église paroissiale, on compte trois chapelles privées : au château de Groslières, à celui de Linières et à Maige – cette dernière appartenant aux Pères Chartreux du Port-Sainte-Marie. Le temps de Pâques voit 900 communiants mais il est bien dommage que les cabaretiers donnent à boire pendant les offices. La dîme, au taux singulier de 2 gerbes sur 25, est-elle d’un revenu considérable? Il s’agit essentiellement de seigle. 27 domaines sont exploités en métayage, mais nombreux sont les paysans qui partent pour l’émigration maçonnante -et cela jusqu’à la fin du XIXe siècle -, le faux-saunage apporte aussi ses profits et ses risques car Charensat est en pays de vente libre du sel.

 

La révolution

 

La révolution introduit un certain nombre de changements. Les biens de la cure sont vendus pour 6200 livres et ceux de la Chartreuse pour 46100 livres non pas d’ailleurs à un ou deux bourgeois, mais à 14 habitants.
La conscription touche 54 garçons en 1793 et 91 en 1796 : la commune appartenant alors au canton du Montel-de-Gelat avant d’aller à celui de Saint-Gervais d’Auvergne. Neuf communes seulement en Combraille voient s’ouvrir une école en ces temps troublés : Charensat en est, mais les effectifs sont squelettiques. Un officier de santé est sur place en 1795. Enfin Charensat sera le siège pendant un certain temps de la Société populaire du canton du Montel-de-Gelat.

 

XIXe et XXe siècles

 

L’église sera rebâtie en 1840-41 et en 1867 s’installe une communauté religieuse dirigée par les soeurs du Tiers-Ordre de Saint-Dominique d’Ambert.
La guerre de 1914-1918 va être particulièrement cruelle pour les paysans de Charensat : 65 morts! Et de toutes les communes du canton, c’est celle-ci qui accuse la plus forte baisse démographique : entre 1892 et 1926 elle perd 554 habitants (plus de 31%) dont 397 entre 1911 et 1926 ; à cette dernière date, avec 26 habitants au km², c’est pratiquement la plus faible densité du canton ; la volonté de survivre est sans doute responsable de la création d’un syndicat agricole dès 1919 : la même année l’existence d’une section socialiste peut surprendre d’avantage.
Mais le déclin se poursuit, la densité est tombée à 14.